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Résumé de l'épisode

Résumé de l’épisode

Si de nombreuses affaires ont défrayé la chronique judiciaire en France ces dernières décennies, l’affaire Romand a frappé les esprits de telle sorte qu’elle a suscité l’intérêt d’un romancier et de plusieurs cinéastes. En effet, Jean-Claude Romand a fait croire à ses proches, pendant dix-huit ans, qu’il avait réussi ses examens de médecine, passé l’internat et qu’il était devenu chercheur à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En réalité, il passait ses journées sur le bord des autoroutes. Il finançait le train de vie correspondant à son statut social supposé en abusant de la confiance des membres de sa famille et de sa belle-famille, en leur promettant des placements juteux dans des banques helvètes.

En janvier 1993, le faux médecin assassinait sa femme, ses enfants et ses parents, avant d’avaler des barbituriques et d’incendier sa maison. Il n’en survivra pas moins et sera condamné le 2 juillet 1996 à la réclusion criminelle à perpétuité avec une peine de sûreté de vingt-deux ans.

Emmanuel Carrère va être accrédité par Le Nouvel Observateur afin de suivre le procès aux assises de l’Ain, puis sera l’auteur d’un récit : L’adversaire, P. O.L., 2000.

Deux cinéastes (Nicole Garcia et Laurent Cantet) vont adapter ce récit, chacun à leur manière, et se lancer dans le traitement de cette affaire criminelle : L’adversaire de Nicole Garcia (France/Suisse/Espagne, 2002) et L’emploi du temps de Laurent Cantet (France, 2001).

Quel sera l’apport du cinéma aux deux questions non résolues : le décès du beau-père et le vrai-faux suicide de Jean-Claude Romand ?

Invité

Nicolas Thirion, professeur ordinaire à la Faculté de droit, de science politique et de criminologie de l’Université de Liège, Nicolas Thirion y assure des enseignements et de la recherche dans les domaines du droit économique et de la théorie du droit. Il est membre du comité de rédaction de plusieurs revues juridiques (Journal des Tribunaux, Revue Pratique des Sociétés / Tijdschrift voor Rechtspersoon- en Vennootschapsrecht) et d’une revue en ligne de philosophie politique (Dissensus) ; il fait en outre partie du comité scientifique de la revue Droit en contexte. Revue interdisciplinaire d’études juridiques et a été administrateur de l’Association Internationale de Droit Economique entre 2004 et 2017. Ses recherches actuelles portent pour l’essentiel sur l’utilisation des travaux de Michel Foucault dans le domaine juridique, l’épistémologie du discours juridique et l’étude des représentations du phénomène juridique dans la littérature et au cinéma.

Pour aller plus loin

BIBLIOGRAPHIE & FILMOGRAPHIE :

Emmanuel Carrère, L’adversaire, P. O.L., 2000

Nicole Garcia, L’adversaire (France/Suisse/Espagne, 2002) 

Laurent Cantet, L’emploi du temps (France, 2001)

Truman Capote, In Cold Blood/De sang-froid, Gallimard, coll. Folio

Richard Brooks, In Cold Blood/De sang-froid (États-Unis, 1967)

É. Brière, « Le laminage de l’événement et du quotidien », in temps zéro. Revue d’étude des écritures contemporaines, nº 1, (2007), URL : http://tempszero.contemporain.info/document78

M. Ciment, « Entretien avec la réalisatrice, le scénariste et l’auteur du livre mené par Michel Ciment », in L’Adversaire, DVD, réalisé par Nicole Garcia, StudioCanal, 2002

J. Collet, « Cinéma. L’emploi du temps de Laurent Cantet », Etudes, 2001/12, p. 684.

Sophie Dubec, « L’affaire Romand, du fait divers au cinéma. Penser les circulations stylistiques et discursives d’un genre culturel dévalué », Recherches & Travaux, , 92 | 2018 : URL : http://journals.openedition.org.gutenberg.univ-lr.fr/recherchestravaux/973 ; DOI : https://doi-org.gutenberg.univ-lr.fr/10.4000/recherchestravaux.973

G. Lefort, « Entretien avec le réalisateur », in L. Cantet, L’emploi du temps, DVD, Arte Vidéo/DVD vidéo.

N. Thirion, D. Pasteger et M. Flores-Lonjou, « L’affaire Jean-Claude Romand. Entre vérité et mensonge, réalité et fiction », in É. Jouve et L. Miniato (dir.), Chronique judiciaire et fictionnalisation du procès. Discours, récits et représentations, Mare & Martin, 2017, coll. Libre Droit, p. 157–180.

Animation

Magalie Flores-Lonjou

Réalisation

Leobardo Arango

Coordination

Leobardo Arango

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