Electre et Oreste d’Euripide, mise en scène d’Ivo van Hove jusqu’au 3 juillet 2019, à la salle Richelieu de la Comédie française, place Colette dans le 1er : https://www.comedie-francaise.fr/fr/evenements/electre-oreste18-19 et en tournée, au Théâtre antique d’Épidaure (Grèce), les 26 et 27 juillet 2019.
Un ennemi du peuple de Brecht, mise en scène de Jean-François Savadier, jusqu’au 15 juin 2019 à l’Odéon-Théâtre de l’Europe : Chronique « Du droit dans les arts » aux Petites affiches, 4 juin 2019
Dans la lignée de la confrontation des intérêts privés et des intérêts publics dans le cadre d’un scandale sanitaire dénoncée dans ce célèbre texte de Brecht, une création contemporaine « 36e dessous. Chronique d’un désastre écologique annoncé » est à signaler qui a été vue après l’enregistrement de l’émission Droit en scène : Odile Macchi, sociologue signe le texte et la mise en scène d’une pièce ou plutôt d’une expérience théâtrale qui a pour intention de raconter l’histoire du scandale de l’usine Fertiladour. Cette usine d’engrais qui s’est implantée à Boucau près de Bayonne en 1973 s’est également spécialisée dans le broyage de minerais, notamment le monazite, extrêmement radioactif, et la silice pure. L’usine a fermé en 1993. Des ouvriers sont morts, beaucoup sont malades victimes de silicoses, fibroses, pneumopathies ; les sols sont pollués pour des milliards d’années. L’inertie des pouvoirs publics, et notamment des autorités de contrôle va laisser la situation perdurer. Finalement enjointe de dépolluer le site, l’entreprise ne va se contenter de mesures palliatives. A partir des enregistrements des techniciens, ouvriers, contrôleurs, scientifiques, représentants de l’Etat, les faits sont portés sur deux plateaux : celui de la scène avec une comédienne (Lucie Boscher) qui sert les témoignages, et sur un mini plateau tournant filmé et projeté en fond de scène, qui sert lui-même de scène à un plasticien (Daniel Azélie), illustrant à la manière d’un film d’animation miniature les différents épisodes de l’affaire Fertiladour. C’est très ingénieux et surprenant. Du documentaire théâtralisé plus que du théâtre documentaire. A voir et à soutenir pour dénoncer ce « désastre » écologique et humain d’une entreprise ne respectant pas les consignes de sécurité, ne protégeant, ni n’informant ses salariés sur les dangers encourus et polluant impunément les sols ; et des services de l’Etat et locaux, n’allant pas au bout de leurs inspections, n’osant pas imposer des injonctions pour ne pas compromettre des emplois. Les notes et paroles de « Blowin in the wind » de Bob Dylan continuent de résonner longtemps après l’heure de spectacle…
A voir jusqu’au 23 juin au Théâtre de la Reine Blanche, 2 bis passage Ruelle dans le 18ème – 0140050696 – www.reineblanche.com
Carole Talon-Hugon, L’art sous contrôle, PUF, 2019, 144 p. : https://www.puf.com/content/Lart_sous_contrôle.
A venir, dans le Off d’Avignon : Discours de la servitude volontaire de la Boétie : avec François Clavier dans l’adaptation et la mise en scène de Stéphane Verrue : du 5 au 26 juillet au théâtre de la Bourse du travail CGT, tous les jours sauf les lundis à 17h.
Ecouter ou réécouter le podcast du n° 1 de Droit en scène
https://radio.amicus-curiae.net/podcast/discours-de-la-servitude-volontaire/
Ainsi que deux expositions:
Le modèle noir de Géricault à Matisse, au Musée d’Orsay jusqu’au 21 juillet 2019 : chronique Du droit dans les arts aux Petites affiches du 25 avril 2019
Un air d’Italie. L’opéra de Paris de Louis XIV à la Révolution, à l’Opéra Garnier jusqu’au 1er septembre 2019.
Exposition intéressante non seulement pour les amateurs d’opéra et de ballet, mais aussi pour les juristes qui pourront voir le document daté du 28 juin 1669 attestant au Sieur Perrin l’octroi par Louis XIV du « Privilège » pour fonder la première Académie d’opéra, lui confiant ainsi le monopole des spectacles chantés à Paris notamment. Le très astucieux et ambitieux Lully lui rachètera trois ans plus tard et restera ainsi jusqu’à sa mort à la tête de la nouvelle « Académie royale de musique ». La loi du 13 janvier 1791 proclamera la liberté des théâtres et la fin du système des privilèges.