Droit du travail et transition écologique. Longtemps ignoré – ou, en tout cas, tenu pour ancillaire -, ce sujet s’est depuis quelques années imposé comme un thème majeur de la littérature du droit du travail. Et pour cause : le droit du travail hérite des enjeux auxquels le travail se trouve lui-même confronté. Il y a là, pour le droit du travail une épreuve, en considération de son imaginaire constitutif originel, en même temps qu’un défi, consistant à s’inventer une grammaire capable de penser les rapports entre travail et nature (ou, si l’on préfère, travail et écologie) en termes d’alliance, d’enchevêtrements, et non d’opposition sur fond d’une altérité radicale. Subrepticement, c’est le besoin – mieux : la nécessité – d’un nouveau récit qui se fait jour, en l’occurrence celui d’un droit du travail écologique. D’ores et déjà les lignes bougent, et pas simplement d’un point de vue conceptuel, car cette figure – ou cet horizon – connaît de premières traductions, aux allures de prémisses, en particulier en France. Pour autant, ce récit reste à concevoir, à imaginer, aux fins d’ourler les contours possibles d’un tel droit. Voilà ce qu’il s’agit fondamentalement – dans la perspective d’une théorie narrative du droit, et au travers d’un regard tourné vers l’avenir – de raconter.