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Le droit a la réputation d’être une discipline rigoureuse, laissant peu de place à la fantaisie, à l’improvisation, à l’inventivité, à l’émotion. Or non seulement il n’en est rien, mais plus étonnamment encore on le trouve au cœur ou de manière plus subtile dans de nombreuses créations artistiques. Le droit est ainsi régulièrement mis en scène, que ce soit dans des expositions, au théâtre ou encore à l’opéra. Droit en scène a pour ambition, dans la lignée de la rubrique « Du droit dans les arts » publiée depuis 2013 aux Petites affiches par la productrice de l’émission, d’interroger le regard de l’artiste, ce qui l’intéresse dans l’utilisation d’un fait, d’une notion, d’un concept juridiques. Il s’agit de se demander ce que l’approche artistique apporte le cas échéant de plus par rapport aux modalités classiques de l’expression juridique, à l’image de Robert Badinter rédigeant un livret d’opéra à partir de la nouvelle Claude Gueux de Victor Hugo dénonçant la peine de mort, plusieurs décennies après sa célèbre intervention à l’Assemblée nationale permettant l’inscription de l’interdiction de la peine capitale dans la loi. Il s’agit aussi de comprendre pourquoi et comment le droit peut devenir un sujet ou un objet artistique. Si nombre d’écrivains célèbres ont été des étudiants en droit, c’est moins souvent le cas des commissaires d’exposition, des dramaturges, des librettistes, des metteurs en scène. Comment dès lors prennent-ils possession du droit dans leur travail ? Comment le droit s’expose-t-il ? En s’appuyant sur l’actualité scénique (au sens du spectacle vivant et de tout type de scénographie), Droit en scène fait dialoguer le juriste et l’artiste pour mieux comprendre la place accordée au droit dans une démarche artistique, sa singularité éventuelle et ce que la vision artistique nous dit du droit.

Une émission d’Emmanuelle Saulnier-Cassia, produite par Amicus radio.

Thématique

Théâtre, Opéra, Danse

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Agrégée des Facultés de droit, Emmanuelle Saulnier-Cassia est professeure de droit public à l’université Versailles – Saint-Quentin. Par ailleurs diplômée en sciences politiques (IEP de Grenoble) et en études théâtrales (Sorbonne 3) elle a développé des recherches sur les rapports entre le droit et les arts et sur le théâtre en particulier. Elle publie ses critiques à la revue Esprit, dans le blog Un fauteuil pour l’orchestre, elle tient la chronique mensuelle « Du droit dans les arts » sur Actu-juridique.fr, ainsi que la chronique « Théâtre » dans la revue annuelle « Droit et Littérature ». Elle a fait par ailleurs paraître « Le Théâtre en procès », un livre proposant à la fois une analyse esthétique et juridique de trois spectacles contemporains qui ont suscité des contentieux, chez Classiques-Garnier fin 2022.
Attachée à la transmission pédagogique de la matière juridique via les ondes radiophoniques et aux approches pluri et inter-disciplinaires en arts, Emmanuelle Saulnier-Cassia a imaginé un prolongement de ses travaux de recherche universitaires et de son activité de critique dans « Droit en scène » pour offrir aux auditeurs une approche différente du droit et des arts scéniques, à travers une formule longue privilégiant l’échange avec les artistes, des émissions spéciales depuis le Festival d’Avignon et une nouvelle capsule présentant une oeuvre à travers ses citations juridiques.

épisodes précédents

« Prima Facie » au Théâtre du Petit Montparnasse

Dans cet épisode, Droit en scène discute de la définition juridique du viol et de la prise en considération de la notion de consentement à partir de la pièce « Prima Facie » de Suzie Miller, mise en scène par Géraldine Martineau au Théâtre du Petit Montparnasse.

Cet épisode a été préparé avec l’aide des étudiants de l’option clinique juridique du Master 2 Droit International et Européen des Droits Fondamentaux de l’Université Paris-Saclay.

Pour aller plus loin :
• Article d’Emmanuelle Saulnier-Cassia dans la chronique Du droit dans les arts à paraître sur Actu-juridique.fr
• Proposition de loi n°2170 visant à intégrer la notion de consentement dans la définition pénale des infractions d’agression sexuelle et de viol
• Revue Esprit, Justice ou réparation, mars 2024
• Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA), La violence à l’égard des femmes : un phénomène omniprésent, 5 mars 2014
• V. Malingre, L’Union européenne renonce à une définition communautaire du viol, Le Monde, 5 février 2024
• Amnesty International, Parlons de consentement : les lois relatives au viol fondées sur le consentement en Europe, 17 décembre 2020
• A. Darsonville, F. Lavallière, Violences sexuelles : « La France doit inscrire le consentement au cœur de l’infraction de viol », Le Monde, 22 novembre 2023
• A. Cagé, E. Guippe, Les leçons de la pièce de théâtre « Prima Facie », Le Grand Continent, 11 avril 2023 

Vous avez entendu :
• Extraits de la représentation de la pièce « Prima Facie » au Théâtre du Petit Montparnasse
• Extraits de la pièce « Prima Facie » lus en studio par la comédienne Elodie Navarre

Remerciements :
Merci à Charline Moreau et Lucie Slowinski pour la co-animation de cet épisode, à Garance Digoutte pour le repérage de cette pièce et l’idée d’origine, à Norma Lozano, Claire Maillard, Bianca Perrier, Clara Tomasi et Marion Valay, pour les recherches documentaires, de sons et la co-écriture de cet épisode.

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Les In et Off – Saison 4 épisode 3

Dans le In
• Rebecca Chaillon, Carte noire nommée désir
• Mathilde Monnet, Black Lights
• Marta Gornicka, Mothers. A song for Wartime 

Dans le Off
• Marie Fortuit, La vie en vrai (avec Anne Sylvestre)
• Sylvain Cartigny et Mathieu Bauer, Femme capital
• Annick Cojean, Gisèle Halimi, une farouche liberté, avec les textes de Gisèle Halimi
• Aïla Navidi, 4211 km
• Xavier Béjà, Jean Zay, l’homme complet
• Ariane Pick, La Pagaille! d’après La main coupée de B. Cendrars

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Les In et Off – Saison 4 épisode 2

Ce deuxième épisode de la saison 4 des In et des Off de droit en scène est centré sur les droits fondamentaux. Dans un premier temps, c’est le sujet de l’asile qui est abordé à travers un spectacle du In et un dans le Off, ensuite 4 spectacles qui abordent chacun à leur manière des violations des droits fondamentaux, entraînant des actes de censure mettant en jeu la dignité, l’intégrité de la personne humaine et même le droit à la vie.

Pour aller plus loin

• Patricia Allio, Dispak Dispac’h, Tribunal permanent des peuples, Solitaires Intempestifs, 2023
• Faustine Nogues, Grand pays, 2023
• Milo Rau, Antigone in the Amazon 2023
• Marine Bachelot N’Guyen, Nos cœurs empoisonnés, 2023
• Stefano Massini, Femme non rééducable, 2023 
• Henry Alleg, La question, 2023
• Emmanuelle Saulnier-Cassia, « Des leçons de droit au festival d’Avignon : la violation des droits fondamentaux dans le domaine de l’asile, source d’inspiration des dramaturges », Actu-juridique.fr, juillet 2023

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Les In et Off – Saison 4 épisode 1

Dans cet épisode, focus sur  Baldwin and Buckley at Cambridge, qui s’est joué dans le in. Ce spectacle reprend un débat entre l’écrivain James Baldwin, dont l’œuvre est consacrée à la dénonciation des discriminations raciales, sexuelles et de classe aux États-Unis, et l’essayiste conservateur William Buckley. Le débat, suivi d’un vote, traite de savoir si le rêve américain n’existe qu’aux dépens du noir américain. 

La deuxième partie du podcast s’intéresse à différents spectacles du Off et du In qui mettent sur scène les violences faites aux femmes, qui mettent en évidence la faiblesse du droit face aux viols et aux agressions sexuelles. Par ailleurs, est évoqué Marguerite d’Emilie Monnet qui utilise l’histoire de Marguerite Duplessis, première personne à avoir fait appel à la justice pour prouver qu’elle n’était pas esclave ; et Aveux de Mona el Ayoubi qui porte sur le passage aux aveux dans des crimes non élucidés.

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Citations sur un plateau – Othello, Shakespeare/Sivadier

Citations sur un plateau, la nouvelle capsule de Droit en scène propose de découvrir en une dizaine de minutes une œuvre dans l’actualité du spectacle vivant en ciblant ses questionnements juridiques à travers des citations de son texte pour continuer à s’émerveiller de la manière dont une notion ou un fait juridique devient un sujet ou un objet artistique.
Ce premier épisode est consacré à Othello de Shakespeare, dans la mise en scène de Jean-François Sivadier, créé au CDN Angers en novembre 2022 et qui s’est jouée au Théâtre de l’Odéon en avril, à Toulouse et Chatenay-Malabry en mai 2023.

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